ELAN

11/09/2011
Christophe Rizoud
Forum Opéra (France)

Parmi les initiatives qui visent à mieux faire connaître l’opéra français en général et la musique de Camille Saint-Saëns en particulier, citons un nouvel enregistrement du label australien Melba, à qui l’on doit déjà la seule intégrale à ce jour d’Hélène, poème lyrique créé en 1904 à Monte-Carlo. Qui dit opéra français, dit ballet et c’est par ce versant que Melba poursuit l’exploration des ouvrages scéniques d’un compositeur dont, exception faite de Samson et Dalila, tous les titres font figure de rareté. Depuis quand en effet n’a-t-on pas vu à l’affiche Henry VIII, Ascanio, Etienne Marcel ou encore Les Barbares ? A défaut, on retrouvera en 24 pistes et un peu plus de 70 minutes la musique des ballets qui figurent dans ces quatre opéras. Dirigées par Guillaume Tourniaire d’une baguette dont a dit ailleurs le bon goût, ces pages oubliées valent mieux que la réputation d’académisme qui colle aux basques de leur auteur. Bien léchées, comme on pouvait s’y attendre, parfois savantes dans leur volonté de pastiche, parfois chargées d’exotisme mais toujours mélodieuses, elles apparaissent avec le temps comme un modèle d’élégance. Souhaitons qu’en découvrant les arabesques que dessine, lascive puis obstinée, la valse d’Etienne Marcel, il prenne l’envie à un directeur d’opéra de remonter cet ouvrage créé à Lyon en 1879 qui d’après Jacques Bonnaure, le biographe de Saint-Saëns chez Actes Sud, contient à l’acte II « un des plus beaux airs d’opéra français jamais composés.